Poème de Claudie Becques
Dis, petit kangourou,
Qui bondit, qui bondit,
Petit bandit tout roux
Dans ta poche, qu’as-tu mis ?
Pour le vieux crocodile, un paquet de mouchoirs
J’y ai glissé aussi, un réveil pour le loir
Il y a pour la taupe, une paire de lunettes
Pour le petit putois, j’ai pris des savonnettes
J’ai mis une perruque, pour la chauve-souris
Un beau chapeau de paille, pour le petit âne gris
J’ai prévu une brosse,...
Poème de Claudie Becques
A José, mon frère...
Des nuages venus du Nord
S'empalent sur la Tour Eiffel
Et la Seine sanglote en son lit…
L'Arc ne Triomphe plus,
Paname se sent Invalides
La Place de l'Etoile ne brille plus…
Montmartre a un Sacré gros Cœur
Place du Tertre, les peintres ont, de leurs pinceaux
Repeint en gris, le ciel de Paris...
Poème de Gérard de Nerval
-=-=-
Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !
Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs,...
Poème de Théophile Gautier
Que la pluie à déluge au long des toits ruisselle !
Que l’orme du chemin penche, craque et chancelle
Au gré du tourbillon dont il reçoit le choc !
Que du haut des glaciers l’avalanche s’écroule !
Que le torrent aboie au fond du gouffre, et roule
Avec ses flots fangeux de lourds quartiers de roc !
Qu’il gèle ! et qu’à grand bruit, sans relâche, la grêle
De grains rebondissants fouette la vitre frêle !
Que la...
Poème de Arthur Rimbaud
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles,...
Poème de Paul Arène
L'école était charmante au temps des hannetons,
Quand, par la vitre ouverte aux brises printanières,
Pénétraient, nous parlant d'écoles buissonnières
Et mettant la folie en nos jeunes cerveaux,
Des cris d'oiseaux dans les senteurs des foins nouveaux ;
Alors, pour laid qu'il fût, certes ! il savait nous plaire
Notre cher mobilier si pauvrement scolaire...
Poème de Paul Verlaine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant...
Poésie de Jean Moréas
Oisillon bleu couleur-du-temps,
Tes chants, tes chants
Dorlotent doucement les coeurs
Meurtris par les destins moqueurs.
Oisillon bleu couleur-du-temps,
Tes chants, tes chants
Donnent de nouvelles vigueurs
Aux corps minés par les langueurs.
Oisillon bleu couleur-du-temps,
Tes chants, tes chants
Font revivre les espoirs morts
Et terrassent les vieux remords...
Poésie de Sylvaine Hinglais
Une petite personne et une grande personne se parlent.
- Quand on est petit, on dit : « Quand je serai grand… »
- C'est vrai.
- Alors quand on est grand, on peut dire : « Quand je serai petit… »
- Non.
- Pourquoi ?
- Il paraît que ça ne marche pas.
- Pourquoi ?
- On peut grandir, mais on ne peut pas rapetisser.
- Mais on ne peut pas toujours grandir.
- Non...
Poésie de Béatrice Tanaka
Crapaud, s'il te plait, va au marché !
J'ai mal au pied.
Crapaud, s'il te plait, écosse les pois !
J'ai mal au bras.
Crapaud, s'il te plait, lave les assiettes !
J'ai mal à la tête.
Crapaud, s'il te plait, allume le feu !
J'ai mal aux yeux.
Crapaud, s'il te plait, allume le fourneau !
J'ai mal au dos.
Crapaud, s'il te plait, coupe le pain !
J'ai mal à la main...