Musiques du monde

De Mozart à Marilyn Manson... C’est Le rendez-vous transmusical de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des reportages, des chroniques, les nouvelles sessions live du studiOne à Issy-les-Moulineaux et la tournée des festivals. Technique/Réalisation : Laurent Salerno. *** Diffusions les samedis et dimanches à 20h10 TU vers toutes cibles. Rediffusions les dimanches et lundis à 01h10 TU vers toutes cibles. Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde ! Si voulez voir nos vidéos, cliquez sur ce lien. 

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Émission spéciale Babel Music XP, Marseille 23-25 mars 2023


C’est le grand retour de Babel Music XP après quelques années d’absence (ex Babel Med) qui se tiendra du 23 au 25 mars 2023. Nos invités, le directeur du Babel Masic XP, et l’un des artistes de l’édition 2023 qui viendra chanter 2 titres de son album Seconde Peau dans la #SessionLive. ⇒ Le site de Babel Music XP. Notre premier invité : Olivier Rey. L’actuel directeur revient sur l’histoire de Babel Music XP et vous concocte une playlist : - De la Crau Temperi voir le clip - Ali Asghar & Yasna Ensemble Ascent (Iran / Roumanie) - Sarab Yally Shagalt Al Bal voir le clip  - An’PagayKoze Live RFI.   Puis la #SessionLive reçoit Ariel Tintar, également à l’affiche de Babel Music XP 2023 pour présenter son EP Seconde Peau. « Ariel chemine, Ariel navigue. En équilibre entre Occident et Caraïbes, au confluent du français et du créole, au carrefour entre modernité et classicisme, entre intime et universel, Ariel marche. Crée des rencontres, sort des sentiers et construit des passerelles. Ariel avance. Libre. ». Ces mots, écrits par un esprit ami et particulièrement fertile, sont ceux d’Éloi Potier, parolier qui, depuis quelques mois, aide Ariel Tintar à trouver les siens, de mots. Éloi co-écrit les textes d’Ariel, et l’aide à chanter ce qui, parfois, n’est pas facile à écrire, et encore moins à dire. Pas facile car ce que dit Ariel Tintar sur ce disque (un EP de cinq titres, dont la pop, précieuse, élégante, plurielle, navigue entre acoustique et électronique), frôle parfois la démarche éminemment cathartique, comme lorsqu’il chante, sur « Missié Bolo », le racisme vécu en Martinique et en métropole par son père. Les cicatrices, parfois, ne sont pas immédiatement visibles à l’œil nu. « Entre intime et universel », dit Éloi... Pas facile non plus car si Ariel chante le plus souvent, sur ce disque, en français, il chante également en créole (sur le sublime « Es Ou Ka Sonjé » ou le très personnel « Missié Bolo »). Mais ayant grandi en métropole (à Bordeaux, une ville qu’il a rejoint très jeune), c’est un créole forcément francisé qu’il chante, un mélange entre un créole guadeloupéen (celui de sa mère), un créole martiniquais (celui de son père), et un mélange fantasmé de ce qu’il a pu lire ou entendre ici, ou là. Sa propre langue à lui ? Il y a un peu de ça. « Ariel marche. ». Il se faisait jadis (un premier EP avait vu le jour en 2016, c’est-à-dire il y a une éternité...) appeler Ariel Ariel, et utilise désormais, en guise de nom d’artiste, ses véritables prénom et nom. Un geste loin d’être anodin pour un artiste qui a mis à profit ces dernières années pour se recentrer sur l’essentiel, et pour se rapprocher, au maximum, de son identité profonde. Avant de se trouver, il faut avoir cherché. Nous y sommes. Ariel Ariel (re)devenu Ariel Tintar ? Voilà un drôle de revirement pour celui qui, plus jeune, avait tendance à camoufler, à arranger, à maquiller la grande vérité sous des artifices qui s’apparentaient souvent à de petits mensonges. La vérité blesse, c’est acquis alors, il faut bien, parfois, s’en protéger ? C’est le sujet du morceau « Seconde peau » voir le clip, qui ouvre le disque et c’est un sujet, d’ailleurs, récurrent chez lui.   Il n’en est plus là car le temps de l’adolescence est passé, mais confesse : « Le mensonge a été pendant très longtemps un stratagème de survie, quelque chose dont il est difficile de se défaire. De manière générale, c’est l’un des thèmes récurrents de mes disques ». Mentir hier, et affirmer, aujourd’hui, une forme de libération, une forme de retour vers soi ? Car Ariel — ce musicien qui joue, produit, chante, compose — avance désormais démasqué, et c’est son véritable lui qui s’affiche, soucieux d’authenticité et d’une véritable connexion entre sa nature profonde et les gestes qui l’accompagnent. « J’avance dans le monde, vers moi-même. Vers ce qui m’inspire, vers ce que je trouve beau. Et j’ai envie de dire que mon ambition est là, toute simple. » Alors, Ariel bouge beaucoup, change d’hémisphères, prend le temps de mieux connaître sa Martinique natale, passe par le Maroc, visite les contrées des amis rencontrés sur la route (musicien de profession, il a beaucoup tourné avec Angèle, Charles X, Crystal Murray...), se pose un peu au Brésil, à Brasilia notamment, la ville de son ami João Pedro Mansur, producteur afro-brésilien qui a co-arrangé ce disque. Du Brésil, il ramène beaucoup d’idées, et aussi des passions durables pour des musiciens dans lesquels il se place volontiers en filiation, de Caetano Veloso à Toninho Horta, de Milton Nascimento à Rodrigo Amarante. D’ici et d’ailleurs, il a également pu acquérir la conviction, peut-être plus profonde qu’hier, qu’il partageait une certaine forme d’identité avec d’autres, ces autres susceptibles, enfin, de le comprendre un petit peu mieux. Ceux-là même avec qui le mensonge ne se justifie plus, puisqu’il y a entre eux la persistance d’une compréhension mutuelle ? « J’ai passé toutes ces années à rencontrer des gens qui m’ont rapproché de ce que je suis le plus, de cette identité d’être noir, d’être artiste dans cette société. J’ai une nouvelle équipe de travail avec qui les questions du déracinement ou de l’isolement sont véritablement en nous et avec qui il est plus tranquillisant de travailler. ». Il en résulte une musique que les voyages et les rencontres ont contribué à façonner et qui ressemble profondément à ce qu’il est devenu. Quelqu’un qui écoute beaucoup les autres, qui leur demande conseil, qui se considère aujourd’hui « comme un fédérateur de personnes » (son producteur brésilien João Pedro Mansur, son batteur burkinabè Kikoué Laopé...), qui lit les livres que les professeurs ne font pas forcément étudier en priorité (Raphaël Confiant, Édouard Glissant, James Noël, Nathacha Appanah, Dany Laferrière...), qui prend encore des cours à un âge (Ariel est trentenaire) où la plupart n’envisageraient même plus de le faire. Ariel perfectionne son chant, apprend actuellement le portugais, continue la route en envisageant autant que possible le voyage qui fait s’élargir, toujours plus grand, les horizons. « Ariel chemine, Ariel navigue. » Comment trouver son chemin, et se persuader qu’il s’agisse bien de celui-là, et pas d’un autre ? Peut-être bien en en empruntant beaucoup, et autant que possible, des chemins. « Ariel avance. Libre. ».   Titres interprétés au grand studio - Es Ou Ka Sonjé Live RFI voir le clip  - Irma, extrait de l’album - Taxi Caraïbes Live RFI voir le clip.   Line Up : Ariel Tintar, guitare, voix ; Gaëtan Demoen, batterie. Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor. ►album Seconde Peau (D&A 2022). ⇒ Instagram.


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 March 19, 2023  48m