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Maïwenn s'exprime sur son agression d'Edwy Plenel, Mediapart lui répond


Maïwenn veut mettre les "points sur les i"

En avril dernier, on apprenait que Maïwenn faisait l'objet d'une plainte déposée le 7 mars par le journaliste Edwy Plenel. La réalisatrice d'ADN (2020) et Polisse (2011) avait agressé le cofondateur de Mediapart dans un restaurant parisien le 22 février, en "lui renversant la tête en arrière et esquissant un crachat sur son visage". Suite à cette accusation, Maïwenn ne s'était pas encore exprimée, se concentrant sur la sortie de son film Jeanne du Barry, présenté en ouverture du 76e Festival de Cannes. La venue de Johnny Depp (présent au casting du film dans le rôle de Louis XV) avait par ailleurs été critiquée.

Photocall "Jeanne du Barry". Pierre Richard, Maiwenn, Johnny Depp et Pascal Greggory au 76e Festival de Cannes ©Isabelle Vautier

Finalement, un mois après la sortie de Jeanne du Barry, Maïwenn est sortie du silence pour s'expliquer sur cette agression d'Edwy Plenel. Un acte qu'elle confirme avoir fait, mais qu'elle a tenu à justifier auprès du JDD dans le but de "remettre un peu de contexte et d'humanité, et peut-être aussi quelques points sur les i".

Alors qu'il avait été supposé que cette agression était en réponse à l'enquête de Mediapart sur Luc Besson fin 2018, accusé de viol par l'actrice Sand Van Roy, Maïwenn explique qu'elle ne reproche pas "les enquêtes qu'ils ont menées concernant Luc Besson", mais "ce qu'ils (lui) ont fait à (elle)".

"Un viol moral" après la divulgation de son audition

Le problème vient alors, pour Maïwenn, de la publication en mars 2021 d'une partie de son audition, faite les 15 juin 2020 auprès de la police judiciaire. La réalisatrice avait dû raconter toute sa vie avec Luc Besson, "la rencontre, le contexte familial, l'intimité, les rapports sexuels...". Avant Mediapart, Paris Match avait déjà publié un article sur Luc Besson avec une partie de cette déposition.

Ce fut "un cataclysme" dans sa vie, dit-elle. Maïwenn avait alors "ressenti un viol moral" et fait "un procès civil à Paris Match", perdu au nom de "l'information légitime du public". Raison pour laquelle elle aurait renoncé à attaquer également Mediapart. Elle reproche ainsi au système juridique de ne pas protéger les victimes et les témoins prêtent à s'exprimer à condition d'une confidentialité totale.

Je suis venue m'exprimer dans un cadre qu'on me garantissait comme totalement confidentiel. Si les personnes soumises au secret (magistrats, policiers, avocats) ne le respectent pas, les victimes et les témoins se sentent exposés et perdent confiance.

Vient alors la question de son agression. Sans trop revenir dessus, Maïwenn met avant tout en avant la fait que son intimité ait été violée, ce qui aurait amené à sa colère et à son geste.

Si rien ne justifie que l'on s'en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l'on viole l'intimité d'une femme, qu'on trompe sa confiance. (...) Je vous laisse juge, mais, au fond de moi, je ne peux pas m'empêcher de penser que mon geste est bien peu par rapport à ce que j'ai subi.

Edwy Plenel pointé du doigt, la réponse de Mediapart

Suite à cela, la réalisatrice aurait proposé une discussion avec Edwy Plenel, que le journaliste aurait refusé. Elle poursuit à son sujet en estimant que ce dernier ne chercherait pas à comprendre mais à les "placer dans un rapport de force". Son utilisation du mouvement MeToo serait également problématique d'après Maïwenn.

Edwy Plenel se sert de MeToo comme d'un bouclier. (...) La fameuse phrase "quand une femme dit non, c'est non" s'applique aussi à lui. J'avais dit que ne voulais pas prendre la parole, et ils ne l'ont pas respecté, c'est aussi simple que ça.

Suite à la publication de l'article du JDD, Mediapart a tenu à répondre sur son blog. Le média dénonce "des contresens et des mensonges" de la part de Maïwenn et se dit sidéré devant "une interminable justification de l'agression d'un journaliste". Le principal reproche fait par Maïwenn étant la publication d'une partie de sa déposition, Mediapart s'en est défendu en mettant en avant le fait que son audition avait été révélée par de nombreux médias plusieurs mois auparavant.

Il était donc inconcevable de ne pas mentionner à notre tour la version de Maïwenn. Si nous ne l’avions pas fait, on nous aurait reproché un article partiel, voire partial. Le reproche aurait pu être justifié.

Le journal affirme respecter les victimes de violences sexistes et sexuelles et ne rien publier sans accord. Cependant, il est estimé que Maïwenn "n'est pas dans ce cas de figure", étant une témoin et non une plaignante. Enfin, pour Mediapart, l'intervention de la réalisatrice aurait en fond pour but de mettre en cause le journal et sa position sur le mouvement MeToo, concluant par :

Ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD.


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 June 12, 2023  n/a