Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. Marguerite Duras
Si on pouvait se nommer, si on savait se présenter dans l’évidence de son sexe, dans la certitude de son être, on n’écrirait pas, il n’y aurait pas d’histoire, pas de sujet, pas d’objet. Camille Laurens
Du poème aux récits, d’Il n’y a rien d’intact dans ma chair à L’innommé, à celle qui marchait sur la pointe des pieds, à celle qui ne donne pas son nom, Danielle Fournier écrit pour donner corps. Donner corps à ce qu’on ne sait pas dire, à ce qu’on ne peut pas dire, à ce qu’on ne dit pas.
Son écriture, qui cherche non pas à briser mais à délier les silences de tous ces corps qui l’habitent, est un précis de sensations, un tressautement souterrain, un entrelacs des liens subtils qu’elle trouble, qu’elle met à jour.
Elle, qui ne donne pas son nom, c’est toutes les autres, celles qu’elle porte comme des éclats de soi.
Docteur en littérature, Danielle Fournier a été enseignante et directrice littéraire des éditions de l’Hexagone de Montréal et de la revue Les Écrits.
Auteure d’une vingtaine de livres, elle a obtenu en 2009 le Prix du gouverneur, la plus haute distinction littéraire du Canada.
Aujourd’hui elle se consacre uniquement à l’écriture. celle qui ne donne pas son nom, son dernier récit, est paru en mars 2024 aux éditions Leméac.