Florence Guillaume est une femme limpide qui vous dit très vite : « j’ai compris que si je voulais être pleinement libre, il fallait que je sois pleinement autonome ». Comme un fil à plomb.
Bien sûr, l’espace d’un instant, son statut de jolie femme, blonde aux yeux bleus, vous cueille dans un soupçon de stéréotype. Et puis vous reviennent les 900 gendarmes, le grade de colonnelle, l’école de guerre. Alors on l’écoute. Pas parce qu’elle va devenir l’une des plus jeunes générales de gendarmerie, non. Mais parce qu’elle vous lâche : « un chef, ça n’a pas de genre. Un bon chef c’est celui qui réalise la mission avec le souci de ses hommes et de ses femmes », parce qu’elle vous parle d’elle-même, et qu’elle sonne formidablement juste.
Paisiblement, elle revient sur son chemin : « avant je précisais “je ne suis pas féministe, je ne suis pas MLF”, mais j’ai fini par me demander pourquoi je mettais toutes ces précautions d’usage. Il n’y a pas de précautions d’usage à mettre, je suis féministe, je suis humaniste, et ce n’est pas un gros mot ». Et à la fin, quand elle ajoute « si une femme a envie d’être masculine, qu’elle le soit, on n’est pas là pour plaire aux hommes, une femme a bien le droit d’être ce qu’elle a envie d’être », il était vraiment temps qu’elle parte. Vous êtes passée à deux doigts de vous engager dans la gendarmerie.