En Australie, en Californie, en Amazonie, en Sibérie, autour de la Méditerranée, les "mégafeux" se multiplient. Ils ne représentent que 3 % des incendies mais sont responsables de plus de 50 % des surfaces brûlées de la planète.
Le lien entre les mégafeux et ce double fléau de la destruction de la nature et de la destruction culturelle des peuples des forêts est une évidence pour les spécialistes depuis longtemps.
Dans la plupart des pays, les politiques d’interdiction des feux dirigés sont en cause. Les autochtones, qu’il s’agisse des Amérindiens, des Aborigènes ou des populations rurales des pays européens, ont été déclarés inaptes à la gestion de la forêt qu’ils cultivaient et débroussaillaient pourtant depuis des millénaires.
Or, faute d’entretien, la biodiversité souvent reflue, les forêts s’encombrent d’une quantité trop importante de matières sèches, les strates intermédiaires de la végétation étouffent les arbres et servent de tremplin aux flammes, bref, la forêt se fragilise et devient inflammable.
Sébastien Lahaye est pompier devenu scientifique, spécialiste des mégafeux. Nous avons rencontré Sébastien à l'occasion du congrès de l'UICN à Marseille fin 2021.